La plénitude de la couleur, les formes géométriques, sont des passions partagées par Philippe Compagnon et Jean-François Dubreuil. Leur démarche - quoique différente - souligne l’importance de la géométrie dans l’histoire de la peinture.
Philippe Compagnon réalise des peintures qui touchent au plus profond de ce que doit être la peinture. D’une dureté et pureté à la fois, ces œuvres sérieuses et séduisantes se trouvent placées par notre regard rompu à l’histoire de l’art, à la limite du Pop Art par son choix d’aplats de couleurs vives, de l’Op art par ce jeux de points tramés qu’il utilise systèmatiquement pour faire vibrer la toile et de l’Art construit, par la présence accentuée de traits noirs qui affirment le tracé logique et stable d’un dessin souvent symétrique, axé sur son centre et un équilibre perpétuel.
Depuis le milieu des années 70, le travail de Jean-François Dubreuil repose sur un système défini une fois pour toutes : ses tableaux seront la transcription de journaux d’information. Partant de ce principe, toutes ses réalisations sont le report sur toile des surfaces des différents espaces rédactionnels de ces journaux. Pour chaque journal traité, seule sa structure est retenue et une grille de lecture est définie, éliminant ainsi le problème de la composition. Les couleurs, hors celles de la grille de base (rouge pour la publicité et noir pour les photos), sont réparties de façon aléatoire par tirage au sort. Librement consenties, ces contraintes permettent d’interroger la peinture de la manière la plus objective possible.